from nightfall in middle earth webzine (france):
Ephel duath the painters paletteSil y a deux ans, ce groupe italien naviguait sur les eaux encombrées du black metal symphonique, EPHEL DUATH effectue aujourdhui, sous limpulsion de son guitariste et maître à penser Davide Tiso, une mutation salutaire.Autrefois duo, le nouveau line-up se compose désormais de cinq membres dont un percussionniste de quarante-sept ans nayant jamais eu aucun réel contact avec le metal, et un bassiste issu de lunivers de la fusion et du progressif. La musique proposée par cet assemblage hétéroclite a séduit les patrons dEarache qui signent le groupe sur leur sous-label The Elitist. Javoue sans pudeur avoir été moi aussi quelque peu émoustillé par ce patchwork musical dune totale originalité.Tous les chroniqueurs qui ont essayé de décrire The Painters Palette reviennent toujours aux mêmes références, THE DILLINGER ESCAPE PLAN, SOLEFALD et les géniaux CYNIC. Les points communs les plus évidents entre ces trois groupes sont leur souci de lexpérimentation et les tentatives de mariage entre metal et jazz.Lunion est ici en cours de consommation (encore deux ou trois coups de reins et on va y arriver). Les idées sont nombreuses et les premières écoutes sont éprouvantes tant limpression de chaos est palpable. Même les estomacs les plus costauds se trouveront dans limpossibilité de tout digérer dune seule traite. La voix agressive du chanteur Luciano Lorusso (qui me fait penser au hurleur de REFUSED) et ses sonorités hardcore me froissent quelque peu les oreilles et ne facilite pas lassimilation de cet ovni (objet vinylique non identifiable). Daspect abstruses au début, les interventions du saxophoniste sont encore loin des envolées lyriques de Miles Davis ou des phrases azimutées de Don Cherry. Les moins persévérants dentre vous auront donc quelque mal à plonger véritablement dans ce kaléidoscope qui ne révèlera toute sa beauté (à défaut dune véritable unité) quaux plus déterminés à laccueillir.Nez en moins, le couple a toutes les chances de durer et les relations pourront bien se bonifier avec le temps.Le jeu de Davide Tiso, difficile à décrire étant donné la somme impressionnante didées développées et létendue des genres parcourus (hardcore, metal et jazz expérimental) est riche en prouesses digitales mais évite les démonstrations inutiles. De son côté, Davide Tolomei nous gratifie dun chant clair mélodique et apaisant, véritable bol dair pur dans ce magma incandescent, qui contrebalance de façon providentielle les hurlements de Luciano Lorusso.Le seul point véritablement faible de cet album réside en lagrégation parfois bancale de toutes les données transmises. Nul doute que le temps permettra de pallier à ce petit défaut et que les prochaines fournées gagneront en consistance.Cette musique dune densité rare deviendra à nen point douter un disque de chevet pour les amateurs de fusion musicale et constituera pour les autres un superbe challenge. Jattends dores et déjà le successeur de The Painters Palette avec une impatience non feinte.