In French
"Opeth avait montré lampleur des possibilités de ses guitares sur deux albums faux jumeaux, une dichotomie nette acoustique / électrique qui se joua sur deux volumes d'une entièreté exceptionnelle : "Deliverance" et "Damnation" avaient, chacun à leur manière, décomposé lécriture dOpeth pour une séparation de ses propres extrêmes. Un déchaînement de violence brute et sauvage, faisant sacoquiner réflexes Death Metal à une approche progressive tout droit sortie des 70s dun côté, face à une caresse dune pureté acoustique totale, flirtant avec une sensibilité jazzy et psyché de lautre.
Aujourdhui, lheure semble de nouveau venue - la participation du producteur Steven Wilson (Porcupine Tree) en moins - à la recherche dun équilibre possible entre la déflagration électrique, et la recherche inspirée de mélodies savantes et lyriques. Opeth semble réintégrer une donne qui fit le succès de "Blackwater Park", à travers une collection de huit titres oscillant entre quatre et douze minutes, chargés démotion et de puissance tout en évitant dévacuer les aspects extrêmes qui gouvernent les acquis depuis le premier album. Ainsi, et même si certains parleront de "gimmicks" ou de "formules", Opeth décline de nouveau tous les ingrédients qui font du résultat de son écriture un spectacle des plus ahurissant : Mikael Åkerfeldt, toujours aussi impeccable, couple voix Death grumeleuses à des vibrations claires plus que senties (le planant et final "Isolation Years"). Les guitares dÅkerfeldt et de Peter Lindgren, une fois de plus, organisent une fronde coulée de saturations puissantes. Leur héritage couvre toujours un large spectre, du Hard Rock originel aux émoluments plus extrêmes payés au Metal par les Pays du Nord sur les périodes plus récentes.
Mais tout nest pas dans ces guitares là, même si elles dominent clairement. En arrière-plan, histoire de soutenir un héroïsme flambant neuf, quelques phrasés acoustiques dessinent leurs toiles, masqués par le volume des saturations mais perçant le mix de pointes cristallines. Le mixage, co-réalisé par Opeth et Jens Borgen, rend bien hommage à la dimension très organique et ouverte du son du groupe. Il reproduit avec superbe ces fines orchestrations de cordes qui dessinèrent en dautres temps, dautres lieux, un argument esthétique denvergure (pensons donc, lors du très contrasté "Ghost of Perdition" ou de "Beneath the Mire", aux moins ténébreux Anekdoten qui firent des cordes et de leurs harmonies minimales un argument soulignant létat mélancolique). Les cordes intègrent alors en pointillé un maelström de guitares précises, grasses et dont les envolées planantes forment autant déchappatoires face à la terrible pression quelles-mêmes instaurent sur lensemble de lalbum. Au bout du tunnel, Opeth cherchera la lumière après avoir parcouru des contrées plus ténébreuses et enveloppantes que jamais. Ce disque formule bien le berceau de nouvelles obsessions, car au-delà dun style qui a cessé de se révolutionner, le quatuor prolonge sa conquête dun lyrisme qui dégrade le Rock vers de nouvelles formes ultra-contrastées, héroïques, et dune grande pertinence.
Culte."
Given rating: 90%
http://www.obskure.com/fr/index_2.htm
"Opeth avait montré lampleur des possibilités de ses guitares sur deux albums faux jumeaux, une dichotomie nette acoustique / électrique qui se joua sur deux volumes d'une entièreté exceptionnelle : "Deliverance" et "Damnation" avaient, chacun à leur manière, décomposé lécriture dOpeth pour une séparation de ses propres extrêmes. Un déchaînement de violence brute et sauvage, faisant sacoquiner réflexes Death Metal à une approche progressive tout droit sortie des 70s dun côté, face à une caresse dune pureté acoustique totale, flirtant avec une sensibilité jazzy et psyché de lautre.
Aujourdhui, lheure semble de nouveau venue - la participation du producteur Steven Wilson (Porcupine Tree) en moins - à la recherche dun équilibre possible entre la déflagration électrique, et la recherche inspirée de mélodies savantes et lyriques. Opeth semble réintégrer une donne qui fit le succès de "Blackwater Park", à travers une collection de huit titres oscillant entre quatre et douze minutes, chargés démotion et de puissance tout en évitant dévacuer les aspects extrêmes qui gouvernent les acquis depuis le premier album. Ainsi, et même si certains parleront de "gimmicks" ou de "formules", Opeth décline de nouveau tous les ingrédients qui font du résultat de son écriture un spectacle des plus ahurissant : Mikael Åkerfeldt, toujours aussi impeccable, couple voix Death grumeleuses à des vibrations claires plus que senties (le planant et final "Isolation Years"). Les guitares dÅkerfeldt et de Peter Lindgren, une fois de plus, organisent une fronde coulée de saturations puissantes. Leur héritage couvre toujours un large spectre, du Hard Rock originel aux émoluments plus extrêmes payés au Metal par les Pays du Nord sur les périodes plus récentes.
Mais tout nest pas dans ces guitares là, même si elles dominent clairement. En arrière-plan, histoire de soutenir un héroïsme flambant neuf, quelques phrasés acoustiques dessinent leurs toiles, masqués par le volume des saturations mais perçant le mix de pointes cristallines. Le mixage, co-réalisé par Opeth et Jens Borgen, rend bien hommage à la dimension très organique et ouverte du son du groupe. Il reproduit avec superbe ces fines orchestrations de cordes qui dessinèrent en dautres temps, dautres lieux, un argument esthétique denvergure (pensons donc, lors du très contrasté "Ghost of Perdition" ou de "Beneath the Mire", aux moins ténébreux Anekdoten qui firent des cordes et de leurs harmonies minimales un argument soulignant létat mélancolique). Les cordes intègrent alors en pointillé un maelström de guitares précises, grasses et dont les envolées planantes forment autant déchappatoires face à la terrible pression quelles-mêmes instaurent sur lensemble de lalbum. Au bout du tunnel, Opeth cherchera la lumière après avoir parcouru des contrées plus ténébreuses et enveloppantes que jamais. Ce disque formule bien le berceau de nouvelles obsessions, car au-delà dun style qui a cessé de se révolutionner, le quatuor prolonge sa conquête dun lyrisme qui dégrade le Rock vers de nouvelles formes ultra-contrastées, héroïques, et dune grande pertinence.
Culte."
Given rating: 90%
http://www.obskure.com/fr/index_2.htm