http://www.vs-webzine.com/ind.php?a...php&id_news=3256&actdroite=kmenunew-first.php
Deux années de silence et de métissage d?influences dans la confidentialité de son sous-sol auront donc été nécessaire pour que le sympathique autodidacte à la brosse Martin Wiese amène « Gradwanderer » sur la ligne de départ, et pour que l?on puisse a posteriori se rendre compte du caractère transitoire de son prédécesseur « Seelenspiegel » sur l?échelle d?une ambition artistique aussi spacieuse que volage. Une chose est certaine : le premier qui ira encore sortir les sempiternelles comparaisons avec Summoning n?aura à coup sûr pas écouté cet album. Car si ce qu?Enid ont conçu jusqu?à présent tenait encore dans une bulle créatrice, « Gradwanderer » marque son éclatement en fanfare, et bien malin celui qui pourrait déduire d?un blind-test à quel groupe il a affaire ? peut-être en s?orientant à la voix emblématique de Herr Wiese? et encore, il y a aussi du nouveau de ce côté là. Mais remettons les choses dans le bon ordre, si tant est que le magma aux remous incessants qu?est « Gradwanderer » nous le permette.
Constatation number one : ceux qui se demandaient à quoi bon le chant black sur « Seelenspiegel » auront un cheval de bataille de moins, car celui-ci a disparu corps et biens, laissant Martin faire étalage à loisir de l?étendue de son organe lyrique, ce qui ? pour ceux qui débarquent ? couvre à peu près tous les registres du troubadour au ténor en passant par le chant de type sacral blindé aux effets de réverbération sous coupole. Cette évolution n?étant pas franchement une surprise, pas la peine d?en faire une aire de débat.
Constatation number two : il n?existe plus de fil conducteur comme ceux qui, avec chaque album précédent, déterminaient la ligne globale. « Nachtgedanken » était fantasy, « Abshiedsreigen » était mélancolique, « Seelenspiegel » était un peu des deux en plus mature avec une grosse touche d?introspection, « Gradwanderer » n?est plus rien de concret ? ou tout ce qu?on veut à la fois, c?est selon. Pourtant les premières mesures de « Chimera » ne laissent rien présager de très insolite? Attaque dans le vif avec une déclamation vocale très « entrée en scène », grosse douche de synthé, jonction instantanée vers une première passade de guitares typiquement Enid doublée de ch?urs calqués sur la mélodie, accalmie et escapade bucolique au piano vite rejointe par une volée de rythmiques de transition, reprise du mouvement initial colorée par une première guitare aussi propre sur elle que libertine par opposition à une section rythmique assez figée. A peine deux minutes se sont écoulées et, même s?il s?est déjà passé pas mal de choses, et de belles choses de surcroît, impossible de soupçonner une seule seconde que l?on va naviguer sur autre chose qu?un affluent « logique » de la discographie du groupe jusque là. On commence toutefois à lever un sourcil interloqué à l?occasion d?une première tirade solo de Martin Wiese, pour constater que la voix qui sort des enceintes ne nous est plus aussi familière. Ce n?est pas tant une question de spectre vocal que de modifications dans la manière de chanter ? le timbre est devenu moins rentré et bien plus proéminent, n?hésitant pas à amplifier les syllabes ouvertes et les trémolos, un peu à la façon d?un hybride de crooner et de bon vocaliste de heavy. Manifestement, l?interprète aussi talentueux que sobre s?est sensiblement mué en un leader qui revendique la convergence des regards et veut sa musique au service de son atout majeur. A ce stade du temps de jeu ce n?est pas encore une affaire d?état, mais on peut déjà hésiter entre le plaisir de constater une émancipation accomplie et le léger embarras d?y déceler un embryon de suffisance?
Puis arrive « An Ode to the Forlorn », sur lequel la musique s?écarte pour la première fois des sentiers balisés, lorsqu?une intro énergique dans la relative continuité du premier morceau plonge, comme tombée subitement d?une falaise, dans une étrange torpeur ambient visitée par une flûte de pan et un rideau de percussions atypiques (ethniques ?). Pas le temps de se dire que ce pourrait être du Raison d?Être si le ton général en était plus anémique, et la guitare s?abat de nouveau comme une guillotine, happe l?ambiance préalable en l?espace de deux mesures et, stupeur, se lance dans un intermède rugueux et angulaire proche du stoner au lieu de reconduire aux sources du morceau? Clairement, il y a un peu de quoi perdre le nord, non pas tant à cause de la variété des parties en elle-même ? d?ailleurs toutes exécutées avec une classe infinie ? qu?étreint par l?interrogation : est-ce que ces pièces de puzzle sont vraiment faites pour s?emboîter ?
Bien sûr on commence à avoir l?habitude des artistes qui font le grand écart au-dessus d?un catalogue de styles panachés, parfois antagonistes. D?Arcturus à Ephel Duath en passant par Solefald, il faut désormais davantage que les doigts de main et de pied pour répertorier les groupes qui se sont fait une spécialité d?oser les intégrations les plus exotiques dans leur metal (jazz, wrold, blues, tribe, electro pour ne citer que quelques exemples?)
Parlons en de Solefald, car c?est peut-être à la mesure de ce dont l?on sait capable cette paire de cinglés norvégiens que l?on peut le mieux mesurer ce qui fait encore défaut à Enid pour pouvoir prétendre à une place dans le club des grands alchimistes de la gamme. Solefald c?est le prodige d?une fertilité sans limites gravée sur un mélange de grande érudition musicale et de savoir-faire manuel exceptionnel. Leur musique, qui réunit fluidité, facilité déconcertante et (caractères gras s?il vous plaît !) cohérence, est un tableau baroque aux mille techniques, bardé d?entrelacs en trompe-l?oreille et de motifs moirés propres à suramplifier l?imagination visuelle. La folie de Solefald s?épanche dans un tout, l?éclectisme d?Enid intervient quant à lui davantage par segments, il est donc à la fois moins flamboyant et plus incommode à ingérer, même si moins gavant sur le moment.
Pour passer rapidement en revue les particularités essentielles des autres titres, on dira que deux d?entre eux sont ni plus ni moins des ballades traversées par quelques motifs de type medieval fantasy qui rappellent ? plus en forme de flash-back que de déclaration d?intention ? d?où vient Enid. Et tandis que le désordonné mais très bon « Exemption » a valeur de mini-opéra, « When the Last Glow Flies » greffe une peau symphonique assez soundtrack sur un thrash binaire bon-enfant qui serait bien nu sans cela (une « limite » ponctuelle du non-guitariste Wiese).
Gros coup de froid sur « The Burning of the Sea » qui s?ouvre sur d?ignobles vocaux be-bop combinés à une rengaine de cabaret digne d?un Michel Jonasz ? certes au sommet de son art, mais quand même? Le groupe savait pertinemment le type de réaction auxquelles il s?exposait avec cette bravade que, personnellement, je ne suis pas loin de considérer comme un manque de respect envers un auditoire metal, même ouvert.
« Herbststurm », repris de l?album « Abschiedsreigen » en guise de clôture, remet heureusement les pendules à l?heure sans pour autant parvenir à convaincre plus que ça. Surchargé de parties vocales et un peu trop arrondi dans les angles, il ne recouvre jamais l?énergie et le charme spontané de l?original. Dommage?
Vouloir cartographier un tel exercice de cosmopolitisme musical serait tout autant une perte de temps qu?une invitation à la migraine. Si bien qu?en fait d??uvre composite en forme de nouvelle passerelle inter-styles, l?impression dominante est que Martin Wiese essaye surtout ? consciemment ou pas ? de caser dans un format album au moins un spécimen de chacune des nombreuses facettes du polyhèdre constituant sa palette de goûts et d?influences. Il prend ainsi un double risque. Le premier, logique et inaliénable, de ne pas plaire à tout le monde ? voire de déplaire à tout le monde à un moment donné de l?album. Le deuxième, plus embarrassant, de complexifier l?équation par la multiplication des inconnues, donc d?en raréfier la solution. Ce qui arrive n?est donc pas un accident : parmi les innombrables combinaisons et raccords tentés au fil des morceaux, plusieurs sont tellement tirés par les cheveux qu?il est difficile, en tant qu?auditeur, de s?installer dans une découverte polarisée sans être sans cesse bousculé hors de cet écosystème instable de sons et d?images qui commutent sans attendre. Et même une fois l?habitude prise, le morcellement reste le même, et le monde dépeint par Enid, avec son éparpillement d?un titre à l?autre, ses coups de boosters outranciers, ses romantismes trop vite suspendus ou ? a contrario ? ses longueurs, reste prisonnier d?un prisme inaccessible dont on ne peut qu?observer les modulations orageuses en spectateur désarmé. L?indécision qui caractérise la musique se reporte jusque sur l?artwork, sorte de composition graphique minimaliste sans vie pour laquelle je ne saurais m?enthousiasmer même si on venait m?en expliquer par le menu l?étendue symbolique. Je ne mettrais pas ma main à couper que les velléités ci-affirmées d?endosser un costume d?arlequin avant-gardiste rencontrent un écho volumineux. Moins flagrant certainement, le clash pourra néanmoins rappeler ce que Rakoth ont « infligé » à leurs admirateurs sur leur petit dernier (« Tiny Deaths »), et à son image il ne fait aucun doute que le following d?Enid n?échappera pas à la division, probablement définitive.
La vision artistique de Martin Wiese et ma vision de son art auront donc hélas pris congé l?une de l?autre à partir de « Seelenspiegel », album sur lequel elles traversaient déjà, ponctuellement, des zones de non-recoupement. En fait ce qui me dissuade de « Gradwanderer », c?est un peu ce qui me dissuade de bien des ?uvres classiques pourtant fort bien cotées (et à juste titre sans aucun doute) : je ne m?y reconnais pas, et cherche vainement à ce que la musique m?emmène plus loin que les méandres étrangers d?un cerveau surdoué? Je suis assez déçu et redoute ? un peu en connaissance de cause il faut dire ? que le futur d?Enid ne se conjugue au conditionnel?
Deux années de silence et de métissage d?influences dans la confidentialité de son sous-sol auront donc été nécessaire pour que le sympathique autodidacte à la brosse Martin Wiese amène « Gradwanderer » sur la ligne de départ, et pour que l?on puisse a posteriori se rendre compte du caractère transitoire de son prédécesseur « Seelenspiegel » sur l?échelle d?une ambition artistique aussi spacieuse que volage. Une chose est certaine : le premier qui ira encore sortir les sempiternelles comparaisons avec Summoning n?aura à coup sûr pas écouté cet album. Car si ce qu?Enid ont conçu jusqu?à présent tenait encore dans une bulle créatrice, « Gradwanderer » marque son éclatement en fanfare, et bien malin celui qui pourrait déduire d?un blind-test à quel groupe il a affaire ? peut-être en s?orientant à la voix emblématique de Herr Wiese? et encore, il y a aussi du nouveau de ce côté là. Mais remettons les choses dans le bon ordre, si tant est que le magma aux remous incessants qu?est « Gradwanderer » nous le permette.
Constatation number one : ceux qui se demandaient à quoi bon le chant black sur « Seelenspiegel » auront un cheval de bataille de moins, car celui-ci a disparu corps et biens, laissant Martin faire étalage à loisir de l?étendue de son organe lyrique, ce qui ? pour ceux qui débarquent ? couvre à peu près tous les registres du troubadour au ténor en passant par le chant de type sacral blindé aux effets de réverbération sous coupole. Cette évolution n?étant pas franchement une surprise, pas la peine d?en faire une aire de débat.
Constatation number two : il n?existe plus de fil conducteur comme ceux qui, avec chaque album précédent, déterminaient la ligne globale. « Nachtgedanken » était fantasy, « Abshiedsreigen » était mélancolique, « Seelenspiegel » était un peu des deux en plus mature avec une grosse touche d?introspection, « Gradwanderer » n?est plus rien de concret ? ou tout ce qu?on veut à la fois, c?est selon. Pourtant les premières mesures de « Chimera » ne laissent rien présager de très insolite? Attaque dans le vif avec une déclamation vocale très « entrée en scène », grosse douche de synthé, jonction instantanée vers une première passade de guitares typiquement Enid doublée de ch?urs calqués sur la mélodie, accalmie et escapade bucolique au piano vite rejointe par une volée de rythmiques de transition, reprise du mouvement initial colorée par une première guitare aussi propre sur elle que libertine par opposition à une section rythmique assez figée. A peine deux minutes se sont écoulées et, même s?il s?est déjà passé pas mal de choses, et de belles choses de surcroît, impossible de soupçonner une seule seconde que l?on va naviguer sur autre chose qu?un affluent « logique » de la discographie du groupe jusque là. On commence toutefois à lever un sourcil interloqué à l?occasion d?une première tirade solo de Martin Wiese, pour constater que la voix qui sort des enceintes ne nous est plus aussi familière. Ce n?est pas tant une question de spectre vocal que de modifications dans la manière de chanter ? le timbre est devenu moins rentré et bien plus proéminent, n?hésitant pas à amplifier les syllabes ouvertes et les trémolos, un peu à la façon d?un hybride de crooner et de bon vocaliste de heavy. Manifestement, l?interprète aussi talentueux que sobre s?est sensiblement mué en un leader qui revendique la convergence des regards et veut sa musique au service de son atout majeur. A ce stade du temps de jeu ce n?est pas encore une affaire d?état, mais on peut déjà hésiter entre le plaisir de constater une émancipation accomplie et le léger embarras d?y déceler un embryon de suffisance?
Puis arrive « An Ode to the Forlorn », sur lequel la musique s?écarte pour la première fois des sentiers balisés, lorsqu?une intro énergique dans la relative continuité du premier morceau plonge, comme tombée subitement d?une falaise, dans une étrange torpeur ambient visitée par une flûte de pan et un rideau de percussions atypiques (ethniques ?). Pas le temps de se dire que ce pourrait être du Raison d?Être si le ton général en était plus anémique, et la guitare s?abat de nouveau comme une guillotine, happe l?ambiance préalable en l?espace de deux mesures et, stupeur, se lance dans un intermède rugueux et angulaire proche du stoner au lieu de reconduire aux sources du morceau? Clairement, il y a un peu de quoi perdre le nord, non pas tant à cause de la variété des parties en elle-même ? d?ailleurs toutes exécutées avec une classe infinie ? qu?étreint par l?interrogation : est-ce que ces pièces de puzzle sont vraiment faites pour s?emboîter ?
Bien sûr on commence à avoir l?habitude des artistes qui font le grand écart au-dessus d?un catalogue de styles panachés, parfois antagonistes. D?Arcturus à Ephel Duath en passant par Solefald, il faut désormais davantage que les doigts de main et de pied pour répertorier les groupes qui se sont fait une spécialité d?oser les intégrations les plus exotiques dans leur metal (jazz, wrold, blues, tribe, electro pour ne citer que quelques exemples?)
Parlons en de Solefald, car c?est peut-être à la mesure de ce dont l?on sait capable cette paire de cinglés norvégiens que l?on peut le mieux mesurer ce qui fait encore défaut à Enid pour pouvoir prétendre à une place dans le club des grands alchimistes de la gamme. Solefald c?est le prodige d?une fertilité sans limites gravée sur un mélange de grande érudition musicale et de savoir-faire manuel exceptionnel. Leur musique, qui réunit fluidité, facilité déconcertante et (caractères gras s?il vous plaît !) cohérence, est un tableau baroque aux mille techniques, bardé d?entrelacs en trompe-l?oreille et de motifs moirés propres à suramplifier l?imagination visuelle. La folie de Solefald s?épanche dans un tout, l?éclectisme d?Enid intervient quant à lui davantage par segments, il est donc à la fois moins flamboyant et plus incommode à ingérer, même si moins gavant sur le moment.
Pour passer rapidement en revue les particularités essentielles des autres titres, on dira que deux d?entre eux sont ni plus ni moins des ballades traversées par quelques motifs de type medieval fantasy qui rappellent ? plus en forme de flash-back que de déclaration d?intention ? d?où vient Enid. Et tandis que le désordonné mais très bon « Exemption » a valeur de mini-opéra, « When the Last Glow Flies » greffe une peau symphonique assez soundtrack sur un thrash binaire bon-enfant qui serait bien nu sans cela (une « limite » ponctuelle du non-guitariste Wiese).
Gros coup de froid sur « The Burning of the Sea » qui s?ouvre sur d?ignobles vocaux be-bop combinés à une rengaine de cabaret digne d?un Michel Jonasz ? certes au sommet de son art, mais quand même? Le groupe savait pertinemment le type de réaction auxquelles il s?exposait avec cette bravade que, personnellement, je ne suis pas loin de considérer comme un manque de respect envers un auditoire metal, même ouvert.
« Herbststurm », repris de l?album « Abschiedsreigen » en guise de clôture, remet heureusement les pendules à l?heure sans pour autant parvenir à convaincre plus que ça. Surchargé de parties vocales et un peu trop arrondi dans les angles, il ne recouvre jamais l?énergie et le charme spontané de l?original. Dommage?
Vouloir cartographier un tel exercice de cosmopolitisme musical serait tout autant une perte de temps qu?une invitation à la migraine. Si bien qu?en fait d??uvre composite en forme de nouvelle passerelle inter-styles, l?impression dominante est que Martin Wiese essaye surtout ? consciemment ou pas ? de caser dans un format album au moins un spécimen de chacune des nombreuses facettes du polyhèdre constituant sa palette de goûts et d?influences. Il prend ainsi un double risque. Le premier, logique et inaliénable, de ne pas plaire à tout le monde ? voire de déplaire à tout le monde à un moment donné de l?album. Le deuxième, plus embarrassant, de complexifier l?équation par la multiplication des inconnues, donc d?en raréfier la solution. Ce qui arrive n?est donc pas un accident : parmi les innombrables combinaisons et raccords tentés au fil des morceaux, plusieurs sont tellement tirés par les cheveux qu?il est difficile, en tant qu?auditeur, de s?installer dans une découverte polarisée sans être sans cesse bousculé hors de cet écosystème instable de sons et d?images qui commutent sans attendre. Et même une fois l?habitude prise, le morcellement reste le même, et le monde dépeint par Enid, avec son éparpillement d?un titre à l?autre, ses coups de boosters outranciers, ses romantismes trop vite suspendus ou ? a contrario ? ses longueurs, reste prisonnier d?un prisme inaccessible dont on ne peut qu?observer les modulations orageuses en spectateur désarmé. L?indécision qui caractérise la musique se reporte jusque sur l?artwork, sorte de composition graphique minimaliste sans vie pour laquelle je ne saurais m?enthousiasmer même si on venait m?en expliquer par le menu l?étendue symbolique. Je ne mettrais pas ma main à couper que les velléités ci-affirmées d?endosser un costume d?arlequin avant-gardiste rencontrent un écho volumineux. Moins flagrant certainement, le clash pourra néanmoins rappeler ce que Rakoth ont « infligé » à leurs admirateurs sur leur petit dernier (« Tiny Deaths »), et à son image il ne fait aucun doute que le following d?Enid n?échappera pas à la division, probablement définitive.
La vision artistique de Martin Wiese et ma vision de son art auront donc hélas pris congé l?une de l?autre à partir de « Seelenspiegel », album sur lequel elles traversaient déjà, ponctuellement, des zones de non-recoupement. En fait ce qui me dissuade de « Gradwanderer », c?est un peu ce qui me dissuade de bien des ?uvres classiques pourtant fort bien cotées (et à juste titre sans aucun doute) : je ne m?y reconnais pas, et cherche vainement à ce que la musique m?emmène plus loin que les méandres étrangers d?un cerveau surdoué? Je suis assez déçu et redoute ? un peu en connaissance de cause il faut dire ? que le futur d?Enid ne se conjugue au conditionnel?